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Que reste-t-il des grandes Expositions Universelles de Paris ?

C’est officiel : la France pose sa candidature pour l’Exposition Universelle de 2025. Si la capitale devient la ville d’accueil, cette prochaine édition sera centrée sur le numérique et valorisera les monuments issus des expositions du 19ème et du 20ème, chers au cœur des parisiens. En effet, le paysage de Paris est fortement marqué par l’empreinte architecturale des précédentes manifestations. On pense tous à la Tour Eiffel, censée être une installation « provisoire » de l’exposition de 1889, et qui est devenue un emblème pérenne de la Ville Lumière !

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Le Grand Palais et le Petit Palais sont nés de l’Exposition Universelle de 1900, ainsi que  la Gare d’Orsay (aujourd’hui musée éponyme) et le Pont Alexandre III. Ils demeurent intacts aujourd’hui. Mais de multiples palais et pavillons ont dû être démontés et rapatriés dans leurs pays d’origine. Ou alors, ils ont été démantelés, vendus aux enchères et recyclés ! Aujourd’hui, si vous vous sentez l’âme d’un archéologue, vous pouvez partir à la recherche de ces vestiges, qui ont été disséminés un peu partout dans Paris…

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Juste derrière une place néo-classique se trouve une église néo-industrielle. Derrière l’imposante place de la Catalogne, entrez dans l’église Notre-Dame-du-Travail. Ici pas de colonne ou d’ogive en pierre mais des piliers et arceaux métalliques, qui font penser à la structure de la Tour Eiffel. En fait, cette église dédiée aux ouvriers résidants dans les villages de Plaisance et Vaugirard a été édifiée au tournant du 20ème siècle. Les architectes ont récupéré les charpentes du Palais de l’Industrie, datant de l’exposition de 1855.

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Après 1867, le charme slave s’implante définitivement dans le 16ème arrondissement. Cette année-là, l’Exposition Universelle avait mis à l’honneur la Russie, sur fond de réchauffement des relations franco-russes. Le Tsar Alexandre II, en personne, avait fait le déplacement. Lors du démontage des pavillons russes, un entrepreneur parisien, Adolphe Lasnier, a  alors acquis 3 isbas de bois pour les reconvertir en habitations particulières. Dépaysement assuré Villa Beauséjour !

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A la lisière du 12ème arrondissement, faites un détour par le Jardin d’Agronomie Tropicale, aujourd’hui désaffecté, mais qui conserve l’âme d’une époque révolue. Non loin de là, le Musée Permanent des Colonies, bâti à l’occasion de l’Exposition Coloniale de 1931, a été converti aujourd’hui en Cité de Nationale de l’Histoire de l’Immigration. Autres vestiges classés au Monuments Historiques : après 1900, la construction de La Ruche, atelier d’artistes, a donné une deuxième vie aux grilles du Palais de la Femme, au Pavillon des vins de Bordeaux, et à 2 sculptures féminines ornant le Palais de l’Indochine…

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Et si vous faites la queue pour entrer au Musée d’Orsay, n’oubliez pas que le Rhinocéros, l’Eléphant et le Cheval, statues de bronze qui vous contemplent sur le parvis, ont vu défiler bien avant vous toutes les foules se pressant au Palais du Trocadéro en 1878 !

Carnet d’adresses : Eglise Notre-Dame-du-Travail au 59, rue Vercingétorix – Paris 14ème  / Village Russe au 3, 6 et 8 Villa Beauséjour – Paris 16ème / La Ruche au 2, passage Dantzig – Paris 15ème / Jardin d’Agronomie Tropicale au 45 bis avenue de la Belle-Gabrielle -94130 Nogent-sur-Marne